Auteur Sujet: Lecture sympathique pour nous motards.  (Lu 3272 fois)

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Hors ligne Mathieu

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Lecture sympathique pour nous motards.
« le: 11 février 2015 à 07:40:55 »
Je voulais partagé ce blog que j'ai trouvé sympa. Il s'agit de petites histoires de motards écrit par une motarde.
Si vous avez un peu de temps à consacrer à la lecture de notre passion, c'est léger, bien écrit ... enfin je vous laisse découvrir.
https://deshistoirespourvous.wordpress.com

Hors ligne Rhum-coco

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Re : Lecture sympathique pour nous motards.
« Réponse #1 le: 11 février 2015 à 10:03:21 »
Merci de la contribution Matthieu :)

Hors ligne Armène

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Re : Lecture sympathique pour nous motards.
« Réponse #2 le: 11 février 2015 à 11:47:10 »
 :top:

Parle comme s'il n'y avait pas de lendemain pour rattraper ce que tu as dis la veille.

Hors ligne fredingue

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Re : Lecture sympathique pour nous motards.
« Réponse #3 le: 11 février 2015 à 19:02:47 »

Hors ligne Rorschach

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Re : Lecture sympathique pour nous motards.
« Réponse #4 le: 12 février 2015 à 00:00:02 »
D'un autre côté, "Arsouille" n'est plus à la vente...  >:D (pis ouais, faut que je me tanne un peu pour le second volet, sale gosse que je suis!)

Hors ligne fredingue

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Re : Re : Lecture sympathique pour nous motards.
« Réponse #5 le: 12 février 2015 à 06:54:12 »
D'un autre côté, "Arsouille" n'est plus à la vente...  >:D (pis ouais, faut que je me tanne un peu pour le second volet, sale gosse que je suis!)
Oui, magnes toi les miches parce que ce que tu m'avais envoyé m'a bien donné "faim"  ;)

Hors ligne Zingaro

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Re : Lecture sympathique pour nous motards.
« Réponse #6 le: 12 février 2015 à 08:39:07 »
Bon, bah, puisqu'on est sur le chapitre des lectures et qu'il y a eu pas mal de mouvement sur le forum, je remets les liens :

http://www.lerepairedesmotards.com/chroniques/chronique-amphibie.php

http://www.lerepairedesmotards.com/chroniques/chronique-pneumatique.php

http://www.lerepairedesmotards.com/chroniques/chronique-pur-motard.php

http://www.lerepairedesmotards.com/recits/concours-plus-beau-menteur-2007-zingaro.php

Ça date un peu je sais, c'était du temps où Rorschach portait un autre pseudo et était mon ministre de la blague moisie sur Le Repaire des Motards...  Moi, j'étais tout feu tout flamme, j'avais 27 ans, j'étais motard depuis un an, j'explorais les routes vosgiennes et ce monde était en train de devenir le mien... Grosse séquence nostalgique...
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Hors ligne Mathieu

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Re : Lecture sympathique pour nous motards.
« Réponse #7 le: 12 février 2015 à 09:00:22 »
 :top: Extra les récits  :2funny: Temps pluvieux motard boueux ! :geek:

Hors ligne Rorschach

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Re : Lecture sympathique pour nous motards.
« Réponse #8 le: 12 février 2015 à 19:57:21 »
D'un autre côté, "Arsouille" n'est plus à la vente...  >:D (pis ouais, faut que je me tanne un peu pour le second volet, sale gosse que je suis!)
Oui, magnes toi les miches parce que ce que tu m'avais envoyé m'a bien donné "faim"  ;)

Tiens, rassasie-toi un peu :


Elle disait je t'aime, puis elle demandait et toi, tu m'aimes ? Et il souriait, le regard vers l'horizon et le cœur léger de la sentir contre lui.
Elle répétait souvent toi et moi, on est Bonnie and Clyde. Non, pensait-il en silence, pas toi, tu n'es pas Bonnie, tu vaux beaucoup mieux, alors pourquoi ?
Mais ça, comme dit la pub, c'était avant. Avant les gyrophares dans la nuit, les cris et les coups contre la porte, leur saut par la fenêtre, les crissements de pneu, la fuite éperdue dans le brouillard et la route qui glisse soudain à la sortie d'un virage...
Elle disait je t'aime...
Une fine lame de lumière se glisse sous ses paupières, lui ouvrant du même coup les arcades jusqu'aux tempes. Il cligne des yeux, incapable de simplement tourner la tête. Respiration difficile. Tympans qui bourdonnent. Coeur à bout de souffle. Bouche pâteuse et langue comme gonflée.
Il se pince le haut du nez entre le pouce et l'index pour chasser la douleur. Finit par se tourner sur le côté, se demandant aussitôt si les litres de bile qui lui noient les tripes ne vont pas remonter d'un coup jusqu'à ses lèvres closes dans un jet brûlant pour finalement sortir par ses narines.
« Faut que j'aille pisser » murmure-t-il.
Parler. Une manière comme une autre de reprendre conscience et contact avec la réalité. D'oublier la nausée également.
Il écarte les restes de la couette, s'assoit sur le bord du lit, s'étonne de ses jambes nues qui restent à l'équerre. Pas de sommier, réalise-t-il au bout de quelques secondes. Le matelas est à même le sol. Ce qui explique en partie ses courbatures, ses épaules endolories et les hématomes qu'il sent un peu partout.
Il se lève tant bien que mal, s'appuyant des deux mains contre le mur, parcourt du regard une chambre inconnue, se retrouve dans un salon-cuisine dont il ne se souvient pas pour finir sa déambulation dans des toilettes sans savoir comment il les a trouvées du premier coup. Se soulage en se massant le cuir chevelu.
Elle répétait souvent t'es super mignon avec tes cheveux courts et ta barbe mal rasée. Et il souriait, gêné.
Retour dans le pièce principale. L'aube d'automne qui entre par l'unique fenêtre sans volets ni rideaux jette une lumière grise sur le bordel ambiant, la poussière et les traces de gras dans la partie cuisine. Une dizaine de cadavres de Closer et de Voici jonchent le sol au pied du minuscule meuble télé, dont ladite télé doit remonter au moins aux années 90.
Mouvement sur le matelas. Il penche doucement la tête pour apercevoir l'intérieur de la chambre et découvre celle dont il a partagé la nuit. Elle dort encore. Elle vient de repousser la couette et s'affiche sur le dos, juste vêtue de sa petite culotte, la tête basculée sur le côté, la langue pointant entre ses lèvres. Il regarde la rondeur de son ventre laiteux, ses seins encore soulignés du trait rouge d'un soutien gorge trop serré et qui s'affaissent mollement de chaque côté, sa bouche pommadée de rouge-à-lèvre et ses paupières boursouflées à n'en pas douter par un alcoolisme chronique. Quel âge peut-elle avoir ? Et son prénom déjà, c'est...? Il n'y réfléchit qu'un instant, pas plus, car il s'en fout éperdument.
Sa mémoire erre entre quelques scènes de la veille au soir... La nuit, un bar glauque. Comme à chaque fois ou presque. Mauvaise musique crachée par un vieux juke-box. Des types au fond qui parlent trop fort. Lui accoudé au comptoir. Avec sa belle gueule et foutu comme il l'est, inutile de partir en chasse, une fille va forcément venir vers lui. Comme à chaque fois ou presque...
Elle répétait souvent dans tes yeux, je vois le ciel, un ciel pur, sans nuage, et infini, des mots qu'elle lui avait murmurés pour la première fois le soir de leur rencontre. Il lui avait répondu en plagiant Saez qu'elle avait des yeux noirs desquels on voit du bleu, qu'on prend pour l'océan, dans lesquels on voit Dieu et qui font toucher du bout des doigts des horizons. Deux perles semblables à des larmes avaient roulé sur ses joues, et elle l'avait embrassé, d'abord tendrement puis à pleine bouche parce qu'à cet instant précis, alors qu'ils ne se connaissaient que depuis une heure à peine, et malgré les vapeurs de tequila diluées dans la fatigue d'une fin de soirée, elle avait compris qu'elle l'aimerait toujours.
Mais ça, c'était avant ce virage assassin, la moto qui se dérobe sous eux, leurs corps qui se séparent dans la nuit, le bleu des gyrophares à leur poursuite et...
C'était il y a un an.
Soupir. Son regard s'arrête sur l'entrejambe de la femme sur le matelas, et il s'interroge, plus par réflexe que par réelle inquiétude, car finalement peu importe  : capote ou pas capote ?
Sa mémoire continue de louvoyer d'une scène à l'autre... Le bar, les types au fond, et une fille qui finit par approcher, presque fatalement. La trentaine comme lui, pense-t-il au début, avant de réaliser son erreur. Elle est plus jeune mais n'a pas dû faire de sport depuis le collège et est certainement persuadée d'avoir de réels talents d'esthéticienne. Vingt-cinq piges et une bouche à pipe, songe-t-il en regardant le rouge de ses lèvres. Ils parlent, comme à chaque fois là-aussi. Un verre suit l'autre, puis un autre, et le barman finit par laisser la bouteille sur le comptoir contre un ou deux billets de cinquante euros. Et ensuite ? Rien d'autre qu'un fondu au noir jusqu'à une nouvelle scène débutant par un gros plan sur le visage querelleur d'un des types du fond qui a sans doute dit un truc pas plaisant du tout sur miss Bouche-à-pipe. La bonne excuse. Le premier coup est déjà parti, et lui encaisse un bon moment, jusqu'à ce qu'il juge avoir assez reçu. Alors il casse littéralement la gueule au type. Les autres ne mouftent pas. Aucune envie de se faire soudain pulvériser le pif d'un coup de genou comme leur pote. Et puis après il lui suffit de partir en courant sans oublier de saisir au vol la main de la fille. Ils s'échappent dans la rue déserte, s'arrêtent un instant pour qu'elle ôte ses chaussures à talons, reprennent leur fuite jusqu'à une ruelle où il la plaque contre un mur en glissant les mains sous son pull tandis qu'elle regarde avec un mélange d'admiration et d'effroi ce beau visage à la pommette déjà enflée et à la lèvre légèrement fendue. Et elle demande chez moi ou chez toi ? Ce à quoi il répond invariablement chez toi, sans même lui donner le choix, car il y a longtemps qu'il n'a plus de chez lui.
Le premier soir, elle lui avait demandé tu habites où ? Il avait hésité avant de répondre le plus naturellement du monde sur la route. Il espérait qu'elle ne le croirait pas. Mais elle avait ajouté tu m'emmènes ? Et prisonnier du noir de ses yeux comme il l'était, il n'avait pas su dire non.
« Modifié: 12 février 2015 à 23:38:29 par fredingue »